Le linge de maison

Le linge de maison

Déjà tout petit, je ne comprenais pas pourquoi le linge de la maison portaient des marques brodés en rouge. Pour moi, une serviette était une serviette. Visiblement chaque essuie, chaque drap avait sa place dans la maison.

Je dois reconnaître que cela se passait pas comme cela dans la maison de mon enfance. Mes parents nous racontaient que cela représentait une époque révolue. Eux-mêmes, d’ailleurs avaient connu cela quand ils étaient petits. C’était avant les années de guerre. Au vu de l’âge de mes parents, j’en conclu que cette affaire datait de l’entre-deux guerres, voire même avant. (suite…)

Les affermes de Monfort

Les affermes de Monfort

Si vous avez bonne mémoire, il est évident que vous vous souvenez d’un autre article écrit sur les dates des foires de Monfort. Il y avait quatre dates de foire. Nous allons voir que les dates sont bien confirmée à l’exception de l’une d’entre-elle. Ici tout en parlant des affermes des taulage, boucherie et taverne, nous avons quelques précisions supplémentaires

Chez le notaire Ponsin, un beau texte (1), une fois de plus superbement écrit, nous donne la date de la foire de saint-Loup sans pour autant la nommé. Il s’agit de la date du 2 septembre hésitant entre deux dates du mois de septembre consacrée à deux saints.

Qui dit hésitation, dit choix de la mauvaise date, bien sûr (loi de la vexation universelle)… J’estimais que nous avions affaire à Loup de Lyon le 25 septembre et Loup de Sens le 1er septembre. J’ai choisi le premier, il fallait choisir le second ! Il s’agit bien de la date du début septembre.

Les consuls de Monfort que sont Vital Broqueville (premier consul) et Louis Ponsin, David Artigau et Bertrand Labriffe comme autres consuls, ont donné la date du 2 septembre pour la foire de Saint-Loup. Alors que la première source sur les foires parlait du bail pour les emplacements des marchands dans la foire, il s’agit maintenant d’un bail en afferme pour la taverne et l’hostellerie de Monfort. Jean Thore Labranche, le locataire loue le bien situé non loin de la porte du Dessus (vers Mauvezain) appartient à la communauté de Monfort. Il s’engage à accueillir les personnes de passage mais aussi les habitants bien logés et en observation des qualifications de police moyennant la somme de 63 livres payables en quatre fois aux dates des foires de Monfort.

En ce début d’année, tout y passe

Le texte qui précédait (2) celui-ci était un bail en afferme pour la boucherie de Monfort. Le paiement était immédiat pour une totalité de 80 livres. Le texte suivant (3) est un bail en afferme pour le taulage de la ville de Monfort qui est octroyé à l’un des consuls, c’est-à-dire Bertrand Labriffe. Ce dernier s’engage à payer en quatre fois, mais cette fois-ci le lendemain de la foire le saint-Blaise (4 février)… d’autres dates suivent et sont aléatoires ne dépendant pas de foires.

Ce qui est intéressant, c’est de voir que les consuls répartissent les paiements comme s’ils savaient quand ils auraient besoin de cet argent pour les dépenses habituelles de la communauté de Monfort. C’est une manière de toujours avoir de l’argent liquide à échéance déterminée à l’avance.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24107-24109)

(2) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24110-24111)

(3) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24111-24112)

Les Broqueville ont bonne mémoire

Les Broqueville ont bonne mémoire

Il faut reconnaître que les Broqueville, et probablement tous les monfortois, ont bonne mémoire quand on voit que les personnes réclament parfois des sommes à devoir après de nombreuses années de silence.

Ainsi Jacques Broqueville (+ av. 1696) reçoit 76 livres d’un couple du village de Labrihe 18 ans plus tard (1). Il n’est pas interdit de penser que jacques ait réclamé cette somme des années durant et qu’il y a peut-être eu un procès, bien que j’en doute. Généralement quand un procès a eu lieu, le notaire ne manque pas de le signaler dans l’acte faisant fois que c’est sous la contrainte d’une décision de justice que l’un doit payer à l’autre son du !

De plus, vu l’état de fortune de Jacques Broqueville, paigneur de laine (2), je ne crois pas qu’il en ai les moyens financiers pour traîner en justice le couple Jean Castin et Jeanette Daruga.

Mais mine de rien, à force de voir apparaitre Jacques Broqueville dans des textes comme ici, on découvre petite à petit sa vie… Ainsi il mourra propriétaire de la métairie d’En Salivan. Il se fera ainsi, petit à petit un pactole dont on ne sait à qui il le lèguera d’autant que sa fille unique (jusqu’à preuve du contraire), mourra avant lui, en 1680, laissant un fils, Jacques Merlet, décédé, la même année qu’elle.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Ponsin côte 3E8984 aux AD32 (24115-24116)

(2) Site Internet parlant du métier de paigneur de laine.

La forge de la porte du dessus

La forge de la porte du dessus

Belle petite découverte (1), en ce jour où tombera un nouveau record de chaleur pour la Belgique. Je me plais à imaginer les conditions difficiles de travailler dans une forge avec pareille température (40°C à Bruxelles). Ce texte est daté du 29 novembre 1669.

C’est la première fois que je vois Jean Broqueville (1630-1705), sieur d’Endardé comme propriétaire d’une forge à Monfort. Je sais que les Broqueville sont des propriétaires terriens mais de là à imaginer être propriétaire d’un tel bâtiment, je ne l’aurais guère imaginé. Ka signature au bas du texte nous indique qu »il s’agit Bien de Jean fils de Jean (v.1579-1661) et de Françoise de Saint Arroman (1600-1655).

Cette forge est située devant la porte du dessus, c’est-à-dire la porte qui est tournée vers l’est, vers Mauvezin. Comme il est indiqué qu’elle se trouve devant la porte, on peut être quasiment sûr qu’elle se trouvait dans l’enclos de la ville probablement du coté gauche vu qu’un jardin est attenant. aux bâtiment mis en afferme.

C’est Mathieu Lafitte, marchand de Monfort, qui prend en location cette forge avec les outils décrit ainsi : « icelle étant garni de soufflet, une enclume, un estoc, une couverte, une meule ?? de bois, une auge de pierre , deux pioches de terrassement, l’une grande et l’autre moyenne, trois marteaux, deux grands et un petit en bois« . Nous avons ici une belle description d’une forge avec les outils qui la composent. Bien sûr, je me suis empressé de rajouter ce contenu dans le dico.

L’estoc est dans ce cas, une pointe en acier qui permettait de poinçonner ou de couper le métal. Le reste ne demande pas d’explications détaillées. La reproduction d’un tableau de Louis Le Nain (vers 1593-1648) nous montre bien la forge et son contenu au même siècle que le texte du notaire Ponsin.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Ponsin coté 3E8980 aux AD32 (23869-23870).

Un tonneau est un meuble

Un tonneau est un meuble

Toujours chez le notaire Mazars (1)que j’épluche depuis des mois, j’ai découvert un acte d’achat de meubles par maître Joseph Lauzéro à Jean Broqueville substitut. En fait de meubles, il s’agit de matériel de vinification dont des tonneaux.

Ancien vigneron que je suis, il est clair que je m’intéresse de connaître les mots utilisés chez les vignerons du XVIIe siècle. Ce n’est pourtant pas chose évidente de déchiffrer tant l’écriture de Mazars se relâche avec le temps.

Le texte, daté du 12 septembre 1637, commence ainsi : « (…) Constitué en personne maître Jean Broqueville substitut de monsieur le procureur du roi habitant dudit Monfort et de son bon gré pure franche libérale volonté vendu purement et simplement et à perpétuité à maître Joseph Lauzéro commis à la garde des seaux et requête du parlement de Toulouse absent mais David Lafille marchand habitant dudit Monfort pour ledit Lauzéro acceptant et accepte par la procuration à lui donné ?? un ?? en date du 5 du courant signé Lauzéro savoir est deux tonneaux de huit et neuf cruchons et sans l’un avec sa forme icelle un « funne » (?) et chaque bout trois les deux tenant cinq à six jarre et le trois ??, quatre pipots au livres forme tenant une livre, 9 à 10 pipots, 6 demi pipots, 7 barrique aux divers formes et 7 paires de ?? et un entonnoir pour la somme de 74 livres (…)« 

Malheureusement je n’arrive pas à déterminer le terme « funne« . Il y a donc des différences entre des tonneaux et des barriques qui doivent être de contenances différentes, probablement. Il est probable que le tonneau soit un meuble pour la conservation du vin, tandis que la barrique est le récipient qui permet la vinifications ce qui serait l’équivalent des cuves moderne en Inox.

Le pipot est un mot local qui désigne la pipe de vin qui est un gros fût de section ovale dont la capacité varie selon le pays, la région et le contenu allant de 418 litres à 522 litres – Fût d’une contenance de 450 l. Cette contenance correspondait à la moitié du tonneau bordelais et fut utilisée de la fin du 15ème siècle et disparu au milieu du XVIIe avec la barrique bordelaise.

Jean Broqueville revend aussi des cruchons et un entonnoir. Le cruchon sert à transvaser le vin d’une barrique à une autre, à défaut de la pompe moderne.

Ainsi, Jean Broqueville qui fut longtemps marchand et nouvellement devenu substitut du procureur du roi, n’a plus le temps de s’occuper de la vinification. Il est probable qu’il revend tout son matériel. Il est probable que ses enfants encore en vie, de son premier mariage, ne sont pas intéressé par le métier de vigneron. Voilà donc le dico qui s’enrichit de quelques mots monfortois.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Pierre Mazars coté 3E8892 (24812-24814)

Afferme du Mazat

Afferme du Mazat

Voilà un nouveau mot que je rajoute dans le dico du site sur les Broqueville. C’est Bien parce que Jean Broqueville est consul à Monfort pour l’année 1634 que le mot Mazat est apparu dans un texte. Si un Broqueville n’aurait pas été consul, je n’aurais jamais découvert ce mot. (1)

J’avais découvert quelques affermes que les consuls signent généralement en début d’année comme celle de la boucherie, des tavernes, des tuileries, mais là je n’ai jamais vu une afferme du Mazat.

Si ce mot est correctement écrit par le notaire (2), il n’empêche qu’il était difficile d’en connaître le sens. De ce que j’ai découvert dans le littré, Mazat est le résultat du verbe Mazer ou encore du mazéage. Le mazat est le résultat de l’affinage de la fonte. Ainsi donc, Monfort possédait une fonderie. Notez bien ce n’est pas étonnant alors que la juridiction de Monfort comptait plus de 1.500 habitants à l’époque.

A l’époque les fondeurs utilisaient ce métal pour les canons, les couleuvrines, les plaques de cheminée, les chenets, des mortiers (ustensiles de cuisines), des vases divers. Il est très probable que cette afferme que Pierre Dulaur, fondeur loue pour 5 livres par an, devait ne fabriquer que des objets domestiques.

Géry de Broqueville

(1) Si je met cette petite note, c’est uniquement pour répondre à mon amie Simone. Grâce à un texte où se trouve mon patronyme, j’ai découvert et probablement elle aussi, un métier monfortois ! Vive les Broqueville ! 😉

(2) Notaire Mazars, coté 3E8889 aux Archives départementale à Auch (AD32) (24721-24723) Puisque ce texte est suivi immédiatement après par l’afferme de la boucherie de Monfort, je rajoute le lien vers le pdf en question (24713-24725)