par Géry de Broqueville | Fév 15, 2022 | Broqueville (Belgique), Endardé, Voyages
La famille Broqueville s’installe en Belgique de plus en plus bien que ses membres soient encore moins nombreux que les doigts des deux mains. Stanislas entreprend un voyage à Monfort, berceau de sa famille.
Stanislas décèdera en 1919 alors que son épouse, Marie-Claire de Briey est décédée en 1876 à l’âge de 43 ans. Le couple a eu 7 enfants né entre 1856 et 1868. Les deux garçons portent le prénom de Charles, futur ministre, auteur de la branche ainée et Athanase, auteur de la seconde branche de la famille installée en Belgique. (suite…)
par Géry de Broqueville | Juin 10, 2021 | Broqueville (Belgique), Broqueville (Colomé), Broqueville d'Endardé, Généalogie
Dans l’article précédent, j’ai abordé les éléments que l’on pouvait retenir des 7 testaments d’Agnès de Broqueville. J’ai laissé de coté une information qui allait prendre beaucoup de place, alors que cet article était déjà fort long. La question est de connaître les noms des habitants du caveau de Monfort.
Agnès nous signale que le dernier Broqueville à avoir été enterré dans la chapelle Saint-Jean Baptiste de l’église Saint-Clément est son grand-père Jean-Baptiste. De facto, la plupart des Broqueville de la génération suivante se trouvent enterrés dans le cimetière. Agnès s’y trouvent aussi, mais elle n’est pas citée sur la pierre mémorielle qui a été rajoutée au XXe siècle par l’association de famille Broqueville. Voici les noms inscrits : (suite…)
par Géry de Broqueville | Jan 30, 2020 | Artisanat, Broqueville d'Empiroy, Métier
Si vous avez bonne mémoire, il est évident que vous vous souvenez d’un autre article écrit sur les dates des foires de Monfort. Il y avait quatre dates de foire. Nous allons voir que les dates sont bien confirmée à l’exception de l’une d’entre-elle. Ici tout en parlant des affermes des taulage, boucherie et taverne, nous avons quelques précisions supplémentaires
Chez le notaire Ponsin, un beau texte (1), une fois de plus superbement écrit, nous donne la date de la foire de saint-Loup sans pour autant la nommé. Il s’agit de la date du 2 septembre hésitant entre deux dates du mois de septembre consacrée à deux saints.
Qui dit hésitation, dit choix de la mauvaise date, bien sûr (loi de la vexation universelle)… J’estimais que nous avions affaire à Loup de Lyon le 25 septembre et Loup de Sens le 1er septembre. J’ai choisi le premier, il fallait choisir le second ! Il s’agit bien de la date du début septembre.
Les consuls de Monfort que sont Vital Broqueville (premier consul) et Louis Ponsin, David Artigau et Bertrand Labriffe comme autres consuls, ont donné la date du 2 septembre pour la foire de Saint-Loup. Alors que la première source sur les foires parlait du bail pour les emplacements des marchands dans la foire, il s’agit maintenant d’un bail en afferme pour la taverne et l’hostellerie de Monfort. Jean Thore Labranche, le locataire loue le bien situé non loin de la porte du Dessus (vers Mauvezain) appartient à la communauté de Monfort. Il s’engage à accueillir les personnes de passage mais aussi les habitants bien logés et en observation des qualifications de police moyennant la somme de 63 livres payables en quatre fois aux dates des foires de Monfort.
En ce début d’année, tout y passe
Le texte qui précédait (2) celui-ci était un bail en afferme pour la boucherie de Monfort. Le paiement était immédiat pour une totalité de 80 livres. Le texte suivant (3) est un bail en afferme pour le taulage de la ville de Monfort qui est octroyé à l’un des consuls, c’est-à-dire Bertrand Labriffe. Ce dernier s’engage à payer en quatre fois, mais cette fois-ci le lendemain de la foire le saint-Blaise (4 février)… d’autres dates suivent et sont aléatoires ne dépendant pas de foires.
Ce qui est intéressant, c’est de voir que les consuls répartissent les paiements comme s’ils savaient quand ils auraient besoin de cet argent pour les dépenses habituelles de la communauté de Monfort. C’est une manière de toujours avoir de l’argent liquide à échéance déterminée à l’avance.
Géry de Broqueville
(1) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24107-24109)
(2) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24110-24111)
(3) Notaire Ponsin côte : 3E8984 aux AD32 (24111-24112)
par Géry de Broqueville | Nov 10, 2019 | Littérature, Métier, Monfort, Patrimoine
Un témoin présent dans un contrat de gasaille est « escolier », ce qui suppose qu’il fait ses études « secondaires » dans le collège de Monfort. Dans la bastide, une rue porte le nom de rue de l’école. On sait par ailleurs que Monfort possédait une école depuis le XVe siècle. Actuellement, il est très difficile de situer le bâtiment.
Le texte ne nous donne aucune autre indication si ce n’est que Jean Bourgade est « escolier ». En tant que lettré il signe comme témoin. Si j’ai découvert ce témoin, c’est juste parce que ce contrat de gasaille se réalise entre Blaise Broqueville bourgeois de Monfort et noble Samuel de Thomas, seigneur du Gerba. (1)
Le système d’enseignement en France au XVIIe siècle
En France, les jeunes enfants reçoivent l’enseignement dans des écoles. On ne connaît pas l’âge où l’on quitte l’école pour aller au collège. Le témoin, même s’il est « escolier », doit certainement plus âgé qu’un enfants. Un notaire ne le ferait pas signr avec un si jeune âge. Jean Bourgade est donc certainement au collège. Un élève du secondaire était « escolier » jusqu’en rhétorique. Après le collège il passe à l’université où il devient étudiant.
Nous savons cela grâce à un article publié dans la base de donnée « Persée » sur Internet qui donne des chiffres parfois fort précis concernant les collèges présents en France. Celui de Monfort n’est pas répertorié ce qui me fait penser qu’à Monfort, il n’y en a pas mais bien une école accueillant les enfants probablement jusqu’à l’âge de 12 ans.
Selon cet article, les collèges qui drainent les Monfortois sont basés à Auch où l’on dénombre en général environ 900 « escoliers » chaque année. Auch ratisse jusqu’à 40 km à la ronde ce qui inclut effectivement Monfort. Il est donc très probable que Jean Bourgade est de passage à Monfort étant basé à Auch pour suivre ses études. Ces collèges étaient en majorité dirigé par les Jésuites accueillant généralement les nobles. A Auch qui est une ville plus rurale, on compte une présence de 10 % de nobles le reste étant des hobereaux.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, les familles veulent mettre leurs enfants à l’école pour mieux les armer dans la vie mais aussi pour les pousser à grimper socialement. Les écoles et les collèges croulent sous les demandes au point où certains s’inquiètent que certains métiers indispensables soient en pénurie : « Car la trop grande fréquence des collèges occasionne de quitter le commerce, l’exercice de l’agriculture, et autres arts nécessaires à la vie et société politique pour se précipiter aux escoles, sous l’espérance que chacun a d’accroistre et augmente sa condition, en portant une robbe plus longue que de l’ordinaire. » (2)
L’école étant gratuite, les couches les plus pauvres et laborieuses envoient leurs enfants dans les écoles et les collèges. Les métiers de nos Broqueville semblent devoir être relativiser quand on lit ce texte écrit en 1626 : » Je veux croire, enchaîne l’avis donné à Messieurs de l’Assemblée du Clergé, en 1627, que l’intention de ceux qui nous ont donné ce nombre effréné de collèges était bonne, mais l’expérience nous a fait voir que les effets en sont pernicieux. Premièrement, ils ont fait quantité de lettrés, peu de savants, et puis la facilité a fait que les moindres artisans et les plus pauvres laboureurs ont envoyé leurs enfants à ces écoles où on montre gratuitement, ce qui a tout ruiné : Quiconque a mis le nez dans les livres, dès l’heure s’est rendu incapable de toute vacation. Si, dans un bourg, quelqu’un a appris trois mots de latin, soudain, il ne paye plus la taille; il est procureur, syndic, ou tabellion, ou sergent et par ce moyen ruine ses voisins et chasse ses co-héritiers. » (3)
Un projet qui n’a pas vu le jour évoqué par le cardinal de Perron était de réduire le nombre de collèges à une douzaine pour toute la France. Le Roy lui même voulait limiter le nombre de lettrés tant il y avait pénurie de mains d’œuvre à cause de la présence de milliers d’écoliers incapable de faire autre chose que d’étudier. Au vu de la rareté des écrits et l’absence de bibliothèque dans les collèges ou les universités, il fallait près de 20 ans d’étude pour arriver à avoir un diplôme !
Ainsi, l’on voyait le processus d’enseignement de cette manière : « Dans ces écoles, on enseigneroit seulement à lire et à escrire, chifrer et compter, et en mesme temps on obligeroit ceux qui sont d’une naissance basse et inepte pour les sciences à apprandre des mestiers et on excluroit mesme de l’escriture ceux que la Providence a fait naistre d’une condition à labourer la terre, auxquels il ne faudroit aprendre qu’à lire seulement, à moins qu’on remarquast en eux des semences de lumière et d’ouverture pour les sciences pour lesquelles ils méritassent d’estre exceptez de la loy commune. Les écoliers, reconnus « capables de hautes sciences » par les principaux de ces écoles, pourraient passer des écoles aux collèges et aux universités; mais eux seulement. Ainsi, « on contiendroit dans le commerce et les arts mécaniques ceux qui par leur naissance et par la qualité de leur esprit doivent estre exclus de l’estude des lettres, sans néanmoins éloigner ceux que Dieu favoriseroit »
Quand on parcourt les registres des notaires de Monfort, on se rend compte qu’au XVIIe siècle de plus en plus d’habitants savent signer, ce qui veut dire qu’ils ont été au moins à l’école. Mais l’on voit quand même que parmi certaines familles dont les Broqueville, ceux qui ont une ascension sociale en devenant marchand, bourgeois, notables, substitut, consuls savent effectivement signés alors que ceux qui reste, brassier ou laboureur n’en ont pas la possibilité.
Pour rien au monde, les Broqueville n’auraient accepté la disparition de l’école de Monfort tant cette dernière a été bénéfique pour l’ascension sociale de la famille. Fort heureusement, certaines filles ont eu aussi accès à l’école.
Géry de Broqueville
(1) Notaire Ponsin coté 3E8981 aux AD32 (23980-23981)
(2) Mercure François, 1624, t. X, p. 432.
(3) G. Hanotaux p. 461.
par Géry de Broqueville | Juil 20, 2018 | Monfort, Voyages
Un de mes cousins m’a envoyé un mail en me demandant ce qu’il doit visiter à Monfort car il y sera de passage lors de ces vacances. Sa dernière visite remonte à 30 ans. Je me suis lancé dans un texte que voici, tant qu’à faire autant le partager tout de suite alors que les beaux jours sont là pour visiter Monfort et sa magnifique région.
Cher Philippe,
Voilà une bien belle idée que d’aller à Monfort (sans t au milieu). Pour te documenter quelque peu sur certains sujets, je te mets quelques liens qui vont vers broqueville.be et qui vont te donner des indications plus précises.
Dans le village même, il y a bien sûr l’église qui date du XIVe siècle et qui possède encore la trace des Broqueville avec ses armoiries françaises (différentes des nôtres) où l’or est remplacé par l’argent. Ces armoiries se trouvent du coté des orgues au sommet de la voûte. Dans les chapelles latérales se trouvent certainement enterrés ça et là de nombreux Broqueville, sépultures datant d’avant la révolution française. Depuis lors les Broqueville ont leurs tombes dans le cimetière dans une série de trois tombes au fond à gauche de l’allée centrale quand tu rentres par la porte principale. A gauche de cette porte tu verras les escaliers de feu la chapelle funéraire des comtes de La Hitte qui a été démolie en 2017 par la municipalité de Monfort. A droite de la chapelle se trouve la tombe de Marie de Broqueville épouse de Hugues Dupuy qui est en déshérence et qui est promise à la destruction par la municipalité, si ce n’est pas déjà fait.
Il reste fort heureusement pas mal de témoignages du passé dans les constructions des maisons notamment sur la place de la Mairie où l’on voit de belles façades datant du XVI ou XVIIe siècle. D’autres plus modestes sont construites encore en torchis comme dans les siècles précédents. En flânant dans les rues, tu dois te dire que dans chacune d’entre-elles à un moment donné des membres de la famille, toutes branches confondues, ont habité ça et là mais il m’a toujours été très difficile d’en identifier les endroits avec précision. La seule maison qui est identifiable, est celle située dans la rue d’Embonneau pas loin de l’ancien couvent ou se trouve une belle demeure qu’il est aussi possible de voir par l’arrière, rue de la Fontaine. C’est la dernière maison Broqueville qui a vu s’éteindre la branche française de la famille.
Dans la grand-rue, tu passeras devant la très belle demeure de Guillaume Saluste du Bartas se trouvant à gauche de la rue allant vers Mauvezin. Le poète Guillaume du Bartas a pour mère Bertrande Broqueville. Autrefois, la bastide était entourée de remparts dont on peut encore voir des parties non démolies en empruntant le chemin des remparts. Trois portes existaient alors : la porte de Sainte-Gemme, celle du dessus qui ouvrait sur Mauvezin et la porte de Saint-Roch.
Tous les noms de lieux que tu vois, les Broqueville en ont possédé des terres ou des métairies en partie ou entières. Tu peux aller voir, sans y entrer puisque ce sont des propriétés privées comme Esparbès dont ta branche possède la pierre qui se trouvait dans le mur d’enceinte du château aujourd’hui disparu. J’ai fait pas mal de recherche que j’ai partagé en ces pages. J’ai travaillé beaucoup sur son histoire qui est fort ancienne. Bien sûr tu ne manqueras pas d’aller voir Endardé, qui ne se trouve non loin d’Esparbès et bien d’autres lieux comme Bigourdas ou Maussombat. D’ailleurs sur la route qui va de Monfort vers Bigourdas, tu passeras sous un vieux chêne dont j’ai déjà raconté l’histoire.
Mais avant d’arriver sur la route d’Endardé, tu t’arrêteras à la chapelle Saint-Blaise dont le champ et prairies attenantes ont servi de cimetière durant les grandes pestes de 1639 et 1653. Cette chapelle possède une cloche au nom de Marie de Broqueville. Cette chapelle a été restaurée notamment avec l’aide de l’association de famille.
Le château d’Esclignac qui est en passe de s’effondrer est un très joli château féodal entouré des maisons du hameau d’Esclignac mais tout cela n’est plus que ruines. Les propriétaires actuels laissent tomber en ruine ce château. Auparavant, ils étaient propriétaires du château de Saint-Lary dans le Gers qu’ils ont fait passé aussi de vie à trépas ! Personne ne s’émeut de cette situation. Le château est vaguement habité par un cousin et est défendu par un molosse qui n’a qu’une envie, te manger tout cru !
Le lavoir ancien se trouvant en contrebas de la route vers Homps. Le château de Homps ou plutôt la tour dont j’ai visité l’intérieur a été restaurée avec amour par un monsieur qui a un joli potager ! Les seigneurs d’Homps ont un lien avec la famille Broqueville puisque Catherine de Manas a épousé Blaise Broqueville de Maussombat (sans descendance) et une autre Catherine a épousé Guillaume Saluste du Bartas. Tu peux aller voir de loin (propriété privée) le château du Bartas situé près du village de Cologne au-delà de Mauvezin.
Bref, il y a de quoi flâner à Monfort tant à travers mon blog que dans la réalité, tant il y a des choses à dire ayant arpenté tout le territoire de Monfort jusque même à la chapelle du Grazan et dans les villages avoisinants où l’on peut trouver ça et là des traces(dans les textes) du passage des Broqueville comme Saint-Léonard, Bivès, Saint-Clar, Tournecoupe, Brugnens et Cadeilhen. Pour ces deux derniers villages, le curé de l’église était Dominique Broqueville, sieur de Bigourdas au XVIIe siècle.
Je m’arrête là au risque d’être trop long tant le sujet me passionne.
Géry de Broqueville
PS : Dans Wikipedia tu as la liste des lieux à aller voir en général.